La ruine parti 10

J'ai entamé une procédure juridique administrative contre l'administration. Ce fut une période très difficile, car c'était un combat déséquilibré, le faible contre le fort, mais je n'ai pas abandonné malgré les épreuves quotidiennes. Mon compte bancaire a été clôturé sans notification, ma couverture santé annulée, J'ai été soumis à toutes sortes de situations de harcèlement administratif.

Aucun syndicat n'a voulu m'aider, alors que je payais une cotisation à la CGT. Aucun collègue, aucune association ne m'a soutenu, j'étais seul.

Cela a entraîné des difficultés pour payer mes crédits qui, à l'époque, étaient conséquents, marquant le début de la ruine.

Je commençais à me retrouver dans une état moral de plus en plus compliquée,  subir cela tous les jours sans voir d'issue possible était douloureux. 

Un jour, une opportunité s'est présentée à moi : un ami m'a proposé d'adopter un chiot shar-peï. Au début, je ne voulais pas ,car ne pouvais pas assumer les dépenses. Finalement, après avoir changer d'avis, suis allé le chercher dans le Gers. Lorsqu'elle était dans mon champ de vision, j'ai immédiatement craqué et nommé Hoen-Lee.

Cette chienne a été un véritable ange pour moi, d'une gentillesse et d'une sérénité immense, apaisant mon désespoir et mes pensées sombres. Elle m'a redonné la force de lutter.

Un jour, j'ai décidé de me rendre à Valras-Plage dans l'Hérault pour rendre visite à un ami, accompagné de ma fille Hoen Lee.

J'ai ressenti une forte attirance pour Béziers, en particulier pour la cathédrale ; c'était comme si j'étais chez moi, un sentiment de retour à la maison. J'avais cette intuition d'avoir déjà vécu dans cette ville.

Quelques jours plus tard, me suis cherché un appartement au bord de plage de Valras, je souhaitais aussi trouvé un job, du fait que j'étais grillé, administrativement, dans les hautes Pyrénées, qui a une forte influence politique mais aussi d'une certaine influence maçonnique.

Je me suis installé dans l'appartement, et le premier jour a été compliqué, je suis tombé malade, mais heureusement, j'ai rapidement récupéré. Un soir, pris de vertiges dans l'appartement, je me suis allongé et j'ai eu une vision étrange : je me voyais courir le long du fleuve Orb à Béziers, sous un ciel gris et dans une légère fraîcheur. Deux cavaliers en armure me poursuivaient et finalement, l'un d'eux m'a rattrapé et m'a asséné un grand coup d'épée. Tout est devenu noir et je me suis réveillé.

Me suis dit que j'ai encore rêvé.

Peu de temps après, j'ai reçu une lettre de mon ancien employeur qui verse mes allocations de chômage, m'informant qu'en raison d'un changement de logiciel, je ne serais pas payé pendant deux mois.

Pris de panique, je me suis demandé comment j'allais payer mon loyer, mes crédits, et mes dépenses quotidiennes.

J'ai informé mon avocat et le propriétaire de l'appartement que je devais quitter le logement car je ne pouvais pas payer le loyer pour les mois à venir. Ensuite, j'ai appelé mes parents pour leur demander de venir m'aider à déménager.

Arriver chez mes parents, j'ai pris cela comme un échec et vu encore, une autre tentative de harcèlement de l'administration.

Je me suis de nouveau replié sur moi-même, sombrant dans une forme de dépression et de lassitude. Allongé sur mon lit, je n'avais plus la force de lutter, surtout après avoir déposé un dossier de surendettement à cause d'une banque qui semblait déterminée à me nuire, n'ayant jamais accepté que je puisse l'attaquer en justice.

Puis, un après-midi, j'ai entendu la voix autoritaire d'un homme, bien qu'il n'y eût personne dans la pièce, me dire :

"Bon, maintenant, Jean-Michel, ça suffit ! Tu te lèves tout de suite !"