J'ai vécu une enfance paisible, mais avec le temps, j'ai commencé à remarquer des phénomènes de plus en plus étonnants et inhabituels.
Il me paraissait essentiel de garder ces observations pour moi, craignant d'être mal jugé à cause de l'intolérance d'autrui. À cette époque, je n'étais pas familier avec le terme de médium.
Je croyais que ce que je voyais ou entendais n'était que le fruit de mon imagination. Pour ne pas être pris pour un fou, j'ai préféré garder cela secret.
L'idée de commencer à comprendre tout cela m'effrayait.
En apercevant des femmes et des hommes habillés dans les vêtements de leur époque, je me suis d'abord rassuré en pensant qu'ils étaient simplement déguisés.
Conscient qu'il s'agissait en réalité de défunts, j'ai dû affronter mes peurs pour la première fois seul, sans aucune aide.
Je ne les percevais pas comme les fantômes des films d'horreur, mais plutôt comme des personnes à l'apparence normale, et parfois, je les entendais même si je ne pouvais pas les voir.
À l'âge de 14 ans, nous avons déménagé avec mes parents dans une grande maison ancienne datant de 1800, ils étaient alors concierges.
Malheureusement, l'appartement étant relativement petit, ma chambre a été installée dans le grenier de cet hôtel particulier, qui autrefois hébergeait les domestiques.
Je dormais seul au dernier étage, où plusieurs chambres inoccupées faisaient office de débarras.
Parfois, le soir, l'ambiance dans le couloir devenait si pesante que je n'osais même pas quitter la chambre pour aller aux toilettes.
Le couloir, ainsi que les chambres, étaient revêtus de parquet. Dans les demeures anciennes, il est fréquent que le bois du parquet se dilate ou se contracte avec le temps, causant des grincements. Toutefois, depuis quelque temps, des événements insolites ont commencé à survenir.
Le soir, en dormant, j'avais la sensation d'être observé, entendais des pas dans le couloir, alors qu'il n'y avait personne, et savais que ces bruits n'étaient pas de simples craquements .
Chaque soir se ressemblait, donc une nuit, j'ai choisi de sortir de la chambre pour explorer le couloir et comprendre ce qui s'y produisait.
Initialement, je n'étais pas effrayé, mais une fois à l'extérieur, une atmosphère oppressante m'a envahi, soudainement, j'ai entendu :
"Chut, il faut protéger le petit !".
Je fus surpris, le couloir était désert. En retournant dans mon lit.
j'ai ressenti une atmosphère très lourde. Je tremblais comme une feuille, et aperçu une jeune femme assise sur la chaise de ma chambre, qui donné l'impression de veiller sur moi .
Elle portait une charlotte blanche sur la tête, une robe noire et un tablier blanc.
Un jour, alors que nous étions à table, ma mère, qui travaillait comme femme de ménage, faisait le ménage au dernier étage. Elle a confié à mon père qu'elle se sentait mal à l'aise dans le grenier. Puis, elle m'a demandé si je ressentais la même chose.
Je lui ai confirmé que oui et lui ai décrit ce que j'avais observé et ressenti.
Elle semblait sceptique, mais au fond, je savais qu'elle me croyait.
La peur la poussait à affirmer le contraire, comme pour se rassurer elle-même.
Un soir, dans la chambre d'à côté, j'ai entendu une femme tousser bruyamment, alors qu'il n'y avait personne.
Poussé par la curiosité, je suis sorti de la pièce, mais le silence était retombé. Néanmoins, l'atmosphère dans le couloir était terrifiante.
J'ai entendu à nouveau : "Vite, il faut protéger le petit, il arrive !"
Paralysé par la peur, je suis retourné me coucher, tirant les couvertures sur ma tête, et tremblant, j'ai entendu : "Il arrive, il arrive !"
Je me suis mis à transpirer sous la couette, frissonnant de froid, et soudain, mes couvertures se sont retirées d'elles-mêmes. Je me suis retrouvé cloué au lit, incapable de bouger ou de crier à l'aide.
C'est alors que j'ai vu une ombre noire au pied de mon lit, grandissant et prenant forme humaine; j'étais pétrifié.
L'ombre noire me fixait, comme pour m'analyser, avec un sourire qui semblait plus malveillant que bienveillant. Bien que cela n'ait duré que deux minutes, cela m'a semblé une éternité.
Quelques jours plus tard, une fois remis de mes émotions, l'atmosphère dans le grenier est redevenue normale, si l'on peut dire.
Pourtant, soir après soir, j'entendais toujours ces pas résonner sur le parquet et cette femme qui toussait incessamment dans la chambre voisine.
Le gérant de l'hôtel se mit à raconter l'histoire d'une jeune femme qui était décédée de la pneumonie.
Ce jour-là, j'ai réalisé que tous les événements que j'avais vécus étaient réellement arrivés, et j'ai compris la signification du terme "médium".
(C) copyright 2024 Jan Djurk " Taycan Voyance "
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