Avec le temps, la peur a disparu ; confronté à des situations paranormales, j'ai appris à accepter ma différence et à vivre avec elle.
C'est comme pour dire vulgairement apprendre à vivre avec la mort.
Dans ma situation, il m'était impossible de voir la mort comme une finalité absolue pour nous tous, j'avais la preuve que rien ne disparaît vraiment dans ce monde.
Les circonstances m'ont enseigné que je devais changer ma perception de la vie et de la mort.
Peu à peu, je me suis isolé, non pas à cause de ma timidité, mais avec le sentiment qu'il était nécessaire de me détacher de tout conditionnement intellectuel, éducatif et traditionnel.
Je me suis rapproché de la religion catholique, j'ai fait mon catéchisme, mes communions et j'allais seul à l'église Sainte-Thérèse de Tarbes tous les dimanches matin.
Ma mère me donnait cinq francs pour la quête.
Initialement, je les donnais à l'église, mais avec le temps, j'ai commencé à remettre en question les véritables fondements du discours du prêtre.
Lorsque il disait : je bois le sang du christ, je mange la chair du christ, j'avais cette pensée d'horreur, le dégout s'installa en moi.
Mais j'ai continué à aller à la messe, la grande différence étant que je garde l'argent pour m'acheter des œufs Kinder.
Un dimanche, devant l'église, se tenait un sans-abri faisant la manche. C'était un homme d'une cinquantaine d'années, à la barbe et aux cheveux blancs, coiffé d'un bonnet, qui me fixait avec insistance.
Je me sentais mal à l'aise car je désirais acheter des bonbons, mais une voix intérieure me suggérait de lui donner cet argent plutôt que de dépenser pour des sucreries.
Je râlais, donc on ne pouvais pas dire, que je le faisais de bon cœur.
Et a force tous les dimanches, de me sentir obligé de lui donner cet argent, je râlais, râlais encore et encore, jusqu'au jour ou j'ai compris l'enseignement, qui était de faire don de soi, d'aider les personnes qui en avaient besoin.
Me suis rapproché de se sdf, tous les dimanches, je lui faisais la bise, on se parler simplement. Puis un dimanche, il m'attendait et vient me voir et la surprise, il m'avait acheté un kinder.
J'étais très heureux !!.
Et le temps a passé, quinze jours après, je suis retourné à l'église, il n'était pas là. Une semaine plus tard, toujours aucune trace. J'ai interrogé les paroissiens pour savoir où était cet homme.
On m'a informé qu'il était décédé. Cela a été d'une grande violence d'apprendre cette triste nouvelle, je m'étais tellement attaché à lui que j'ai ressenti un vide en moi.
Avec le temps, j'ai appris a vivre avec cette solitude intérieure, le souvenir de cet homme est toujours en moi. Je ne connaissais pas son prénom, mais grâce lui et l'enseignement qu'il m'a offert, il a contribué à faire de moi, l'homme que je suis aujourd'hui.
J'ai compris que le développement des capacités de médium nécessite du travail, à travers des leçons de vie et philosophiques. Et ca c'est le plus bel enseignement que l'on peut recevoir dans la vie ici bas.
Chaque situation nous permet de grandir intérieurement, la meilleure formation que nous offre l'univers sont les leçons qui nous font évoluer, qu'elles soient négatives ou douloureuses, il y a toujours quelque chose qui contribue à notre croissance.
Et la véritable médiumnité, c'est cela en réalité ! Toujours aller plus loin, toujours plus haut, toujours vers plus de lumière, afin d'être un jour accueilli dans ce monde merveilleux et physique qui se trouve de l'autre côté du miroir.
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