Les mois s'écoulèrent, et je ne ressentais plus rien de médiumnique. Je menais une vie simple, nourri par ce désir croissant de devenir un artiste reconnu.
Un samedi après-midi, ma sœur et moi rêvions de célébrité, cherchant à nous créer un nom de scène. C'est alors que je sentis le besoin d'inscrire sur le mur de notre maison le nom artistique 'Jan Misson'. Des années plus tard, ce nom deviendrait mon adresse e-mail et une clé de mon destin, une réalité dont j'étais alors loin de me douter.
Un jour, ma sœur a invité une amie à elle, prénommée Christelle et résidant à Charleroi, à venir passer ses vacances chez nous. Comme nous vivions dans la conciergerie pendant la semaine, elle a donc dormi avec ma sœur Nathalie dans sa chambre.
Christelle s'est levée la nuit pour aller aux toilettes et elle a aperçu dans le couloir une grande silhouette humaine blanche devant la porte de ma chambre. Quelques jours après, ma sœur et elle m'ont entendu parler dans mon sommeil dans une langue ancienne qu'elles n'avaient pas identifiée, et se sont empressées de le dire à mes parents .
Je fus étonné d'entendre cela, mais en moi-même, me suis dit : "Zut, mon don de médiumnité est de retour".
Faisant l'incrédule, leur ai répondu : "Vous avez dû rêver", tout en riant pour dissimuler mon anxiété, car en vérité, je ne souhaitais pas retrouver cette capacité.
Quelques mois plus tard, j'ai vécu une expérience étrange, difficile à comprendre.
Je me suis vu sur une galère romaine, ressentant un violent choc aux cervicales, avant d'être précipité à la mer. Plongé dans les profondeurs, je suis remonté à la surface pour nager vers le rivage.
Une fois à terre, j'ai couru dans une rue pavée, où les gens étaient vêtus à la manière de l'Antiquité romaine. Au bout de la rue, il y avait une fontaine ornée d'une tête de lion que j'ai contournée en courant, puis j'ai emprunté un petit chemin. Par-delà une colline, j'ai aperçu une maison aux colonnes bordeaux. Je suis entré, comme si je la connaissais, salué par les "esclaves". J'ai gravi un escalier en bois, ouvert une trappe, et me suis retrouvé sur une terrasse avec des rideaux et un grand banc. Là, un homme aux cheveux clairs contemplait un coucher de soleil - étrangement identique à celui de mon enfance. Il s'est retourné, vêtu d'une toge rouge, s'est approché, m'a étreint et m'a dit :
"Enfin tu es là, tu m'as tant manqué !." et nous avons regardé le couché du soleil ensemble.
Je croyais que c'était mon imagination, mais , je l'ai fait plusieurs fois dans le même mois. Je ne comprenais pas la situation, mais tout paraissait si réel que j'ai pu exclure l'idée qu'il s'agissait d'un rêve. Avec le temps, je me dis que si ce souvenir reste gravé en moi, c'est peut-être une vie antérieure.
Après cela, j'ai acheté des livres d'archéologies dans l'espoir de retrouver cet homme que j'avais vu et qui m'avait serrer dans se bras tendrement.
Ce jour-là, me suis dit qu'il était nécessaire de développer ma médiumnité, car elle pourrait peut-être éclaircir mes interrogations.
Comme un naïf, j'en ai parlé à des amis, qui m'ont pris pour un fou. Je pensais pouvoir me confier à eux, mais non, car en réalité, ces gens n'ont jamais été proches de moi, juste des profiteurs.
Heureux d'avoir vécu cela, car ce jour-là, j'ai su qu'un grand événement allait arriver pour moi, cela a changé ma relation avec la médiumnité. Oui, les premières années ont été un fardeau à porter, des moments difficiles à vivre, mais j'ai vu le côté positif, c'est-à-dire la capacité de percevoir des choses d'une grande beauté, telles que l'amour.
